jeudi 3 septembre 2009

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie: condamnation du putsch contre la direction légitime du SNJT


Putsch contre la direction légitime du SNJT

Le 15 août 2009, des proches du parti au pouvoir en Tunisie (RCD) ont pris, illégalement, le contrôle du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT).
Ce putsch qui a pris la forme d’un « congrès extraordinaire » du SNJT, constitue l’aboutissement d’une longue campagne de dénigrement et de calomnies orchestrée par la presse officielle (et semi-officielle) tunisienne contre les membres du bureau exécutif légitime (présidé par Nagi BGHOURI), au lendemain de la publication par le Syndicat de son premier rapport annuel critique sur la liberté (introuvable) de la presse en Tunisie.
En effet, le pouvoir a réussi à contraindre quatre des neuf membres du Bureau légitime (qui lui sont proches) à démissionner, provoquant ainsi la tenue d’un Congrès extraordinaire, conformément aux statuts et au règlement intérieur du SNJT (lequel doit être préparé et supervisé par le bureau en exercice, et non par les putschistes). Ce qui ne va pas sans nous rappeler le putsch —identique en tous points— dont a été victime le Bureau exécutif légitime de l’Association des Magistrats Tunisiens, en 2006 !
Il convient en outre de rappeler que le Bureau exécutif légitime du SNJT « paye » ainsi son refus de soutenir la candidature de Ben Ali à un cinquième mandat lors des prochaines élections présidentielles d’octobre 2009 !
Tout en exprimant son soutien indéfectible au Bureau exécutif légitime du SNJT, Le CRLDHT :
1) condamne fermement le « putsch du 15 août » commandité par les autorités tunisiennes en vue de « réintégrer » le SNJT dans le giron des officines du pouvoir ;
2) affirme que les autorités tunisiennes endossent l’entière responsabilité de cette crise qui a conduit à l’éclatement du Syndicat des journalistes ;
3) appelle la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) à dénoncer publiquement le coup de force putschiste ; à ne pas légitimer l’« attentat » perpétré contre l’indépendance et la liberté du SNJT, en refusant de reconnaître le nouveau bureau, dont le Président n’est autre que le conseiller du Secrétaire général du parti au pouvoir (RCD)
4) dénonce, une fois de plus, l’autoritarisme dictatorial des autorités tunisiennes, qui continuent à piétiner impunément toutes les libertés publiques, notamment journalistiques, et ne tolèrent pas le moindre espace non-affilié (officiellement ou officieusement) au régime, tout en poursuivant leur risible propagande monopolistique à la veille du « non-évènement » que seront les élections présidentielles et législatives d’octobre 2009, avec le silence complice des « partenaires » de la Tunisie, et en particulier l’Etat français…

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