Federation des Journalists Africains (FJA)
Communiqué de Presse
29 Juin 2009
Un sommet des dirigeants des journalistes africains propose des stratégies pour défendre les droits des journalistes et mettre fin à l’impunité.
Les dirigeants de la Fédération des Journalistes Africains (FAJ), le groupe régional de la Fédération Internationale des journalistes (FIJ) lors de leur deuxième réunion annuelle tenue le 23 juin à Djibouti, ont condamné fermement l’insécurité et la précarité des conditions de travail des journalistes en Afrique.
Durant cette réunion organisée par l’Association des Journalistes d’Afrique de l’Est (AJAE) avec le soutien du centre de solidarité (American Centre for International Labor Support), le Comité directeur de la FAJ appuyé par les responsables des groupes régionaux des syndicats de journalistes d’Afrique centrale, d’Afrique australe, d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’ouest et d’Afrique de l’Est ont échangé sur la protection, le suivi et la promotion des droits des journalistes africains.
La déclaration finale a mis l’accent sur le fait que les journalistes font face à une impunité grandissante dont bénéficient les ennemis de la liberté de la presse, et le mépris des conventions internationales du travail de la part des employeurs des médias, qui refusent de promouvoir des conditions plus décentes et de veiller à une égalité de traitement salarial pour les femmes travaillant dans les médias.
Les responsables de la FAJ se sont prononcés sur les problèmes majeurs qui affectent les médias et les journalistes dans plusieurs parties d’Afrique. Ils protestent énergiquement contre « les attaques, arrestations et détentions arbitraires des travailleurs des medias en Gambie, ainsi que les menaces et intimidations continues des journalistes par le gouvernement gambien du Président Yahya Jammeh qui s’est distingué comme un ennemi de la liberté de la presse » et demandent la levée de toutes les charges retenues contre les sept journalistes récemment arrêtés.
Nous sommes extrêmement consternés que le gouvernement gambien ait pris pour cible les responsables du syndicat des journalistes et les professionnels des médias pour le simple fait d’exercer leur droit à la liberté syndicale et leur travail de journaliste. Cet état de fait constitue une violation flagrante par la Gambie de ses obligations internationales de respect de la liberté d’expression et d’association » a déclaré Omar Faruk Osman, Président de la FAJ.
Les responsables de la FAJ condamnent également la violence et la brutalité contre les journalistes somaliens. Comme stipulé dans la déclaration finale «nous sommes perturbés par les assassinats, le kidnapping, les arrestations, les menaces, les disparitions et l’intimidation des journalistes et travailleurs des médias en Somalie ». Ils lancent un appel à l’union Africaine, aux Nations Unies, et à la communauté internationale pour restaurer rapidement l’ordre et garantir la sûreté et la sécurité des journalistes en Somalie.
Les arrestations récentes et la détention d’éditeurs et de journalistes des médias indépendants au Zimbabwe ont été également déplorées de même que les violations incessantes du code du travail au Cameroun par les employeurs des médias qui ont refusé cette année aux travailleurs des médias privés d’organiser l’élection de leurs représentants syndicaux.
Les responsables de la FAJ ont réaffirmé leur engagement pour la prise en compte de l’équité du genre au niveau des médias du continent, en combattant toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Ils ont plaidé pour la mise en place d’un Conseil panafricain pour le genre.
Enfin, les responsables de la FAJ se sont exprimés sur la crise interne au sein du syndicat national des Journalistes Tunisiens (SNJT) et l’ingérence de forces externes dans les affaires et activités du syndicat. Ils lancent un appel à toute la communauté des journalistes à travers le monde à apporter leur soutien aux journalistes tunisiens dans leurs efforts pour défendre et préserver l’indépendance de leur syndicat et le respect par tous de leurs statuts et règlements.
Avant la clôture de la rencontre, les responsables ont rendu une visite de courtoisie le 25 juin au Président de la république de Djibouti M. Ismail Omar Guelleh qui a réaffirmé son attachement à une presse libre et indépendante en Afrique. En mettant l’accent sur l’importance qu’il attache au journalisme de qualité, il a ajouté que «il sera le défenseur et l’avocat du combat pour la liberté de la presse dans le continent».
Dans leur déclaration finale, les participants appellent à une vaste campagne pour la libération des 15 journalistes détenus en secret dans les prisons en Erythrée. Ils plaident pour une intervention directe de l’Union Africaine, des agences des Nations unies et de la communauté nationale toute entière pour une amélioration des conditions de travail des journalistes et la liberté de la presse dans ce pays.
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