Communiqué de presse de l'IFEX-TMG:
ACTION COMMUNE - TUNISIE
ACTION COMMUNE - TUNISIE
Les membres du TMG-IFEX appellent d'urgence les autorités à mettre fin immédiatement au blocus de Kalima et à faire enquête sur l'enlèvement du journaliste Dhafer Otay
Le 29 janvier 2009
Les membres du Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'IFEX-TMG, coalition de 18 organisations membres du réseau de l'Échange international de la liberté d'expression (IFEX), condamnent avec fermeté le siège mené par la police contre la station de Radio Kalima, basée à Tunis, et demandent aux autorités tunisiennes d'ouvrir immédiatement une enquête sur l'enlèvement de l'un de ses journalistes et sur le harcèlement du personnel de la station et de ses collaborateurs.
Les membres du TMG-IFEX sont préoccupés par l'enlèvement du journaliste Dhafer Otay, de Radio Kalima, survenu le 27 janvier 2009 à 14h00 (heure locale) à l'extérieur des locaux de la station, après qu'il eut été encerclé par un groupe de policiers vêtus en civil. Bien qu'il soit soulagé d'apprendre que le journaliste a été relâché six heures plus tard, le TMG-IFEX se dit extrêmement préoccupé par cette arrestation inexpliquée et par les menaces dirigées contre lui et ses collègues.
Pendant les heures qui ont suivi sa disparition, les invités à son émission de radio et d'autres journalistes et activistes ont été empêchés d'entrer dans l'immeuble qui abrite les locaux de Kalima. Il a donc été impossible pour les membres du personnel de Kalima de quitter la station, qui craignent de ne plus pouvoir rentrer pour poursuivre la programmation.
L'avocat Mohamed Abbou et le journaliste Slim Boukhdhir, qui se sont présentés le 27 janvier pour manifester leur appui à leurs collègues de Radio Kalima, ont été retenus par la police. La secrétaire du CNLT (Conseil national pour les libertés en Tunisie), une organisation de défense des droits de la personne, qui est également rédactrice à Kalima, a elle aussi été empêchée d'entrer dans son bureau situé dans le même immeuble.
Les membres du TMG sont alarmés par le grave passage à tabac infligé par la police au défenseur des droits de la personne Makhlouf Zouhayr, qui s'était lui aussi présenté pour exprimer sa solidarité.
À sa remise en liberté à 20h00 (heure locale), des officiers ont menacé d'arrêter de nouveau Otay s'il retournait à la station de radio. Il a dû chercher refuge chez un ami parce que son appartement est situé dans le même immeuble que Kalima.
Le siège de la station de radio se poursuit depuis deux jours. La présence policière a été doublée devant la station le 28 janvier. Plus de 60 agents patrouillent les rues avoisinantes, empêchant quiconque d'y entrer. Au matin du 29 janvier, la police continuait d'empêcher toute personne d'entrer dans l'immeuble. Seul Omar Mestiri, rédacteur en chef de Kalima, a pu pénétrer dans la station. Le reste du personnel est resté dans les locaux de la station de radio pendant deux nuits et deux jours.
Les employés de la station ont reçu des menaces fréquentes de la police à cause de leur couverture des événements des derniers jours, tandis que la connexion Internet de Kalima tombe en panne par intermittence. Ces événements semblent représenter un effort pour faire taire Radio Kalima, ceux-ci étant survenus immédiatement après l'inauguration, le 27 janvier, de la radiodiffusion de la station par satellite. Les émissions de la station sur Internet sont également rendues inaccessibles depuis le sabotage commis par des pirates l'automne dernier.
"Ces événements constituent le dernier affront dans une longue suite de violations du droit à une presse libre en Tunisie", dit le président du TMG-IFEX, Rohan Jayasekera, du groupe Index on Censorship. "Les journalistes et les défenseurs des droits de la personne font fréquemment l'objet de man?uvres de harcèlement, de violence arbitraire et de censure."
Les membres du TMG invitent les autorités tunisiennes à:
- garantir en toutes circonstances l'intégrité physique et psychologique de l'ensemble des collaborateurs de Kalima
- mener une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les faits décrits ci-dessus, ce afin d'identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et d'appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi
- mettre un terme immédiat à toute forme de harcèlement à l'encontre de l'ensemble des collaborateurs de Kalima ainsi qu'à l'encontre de tous les défenseurs des droits de l'Homme tunisiens
- se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'Homme, et plus particulièrement à son article 1 susmentionné, ainsi que son article 12.2, qui dispose que "l'État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d'autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l'exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration"
- plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l'Homme ratifiés par la Tunisie.
Les membres du TMG de l'IFEX:
Réseau d'information arabe des droits de l'Homme (ANHRI), Égypte
ARTICLE 19, Royaume-Uni
Journalistes canadiens pour la liberté d'expression (CJFE), Canada
Cartoonists Rights Network International (CRNI), États-Unis
Organisation égyptienne pour les droits de l'Homme (EOHR), Égypte
Index on Censorship, Royaume-Uni
Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique
Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA), Pays-Bas
Institut international de la presse (IIP), Autriche
Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse
Journaliste en danger (JED), République démocratique du Congo
Fondation Maharat, Liban
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie
Centre PEN norvégien, Norvège
Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Canada
Association mondiale des journaux (AMJ), France
World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis
Comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC), Royaume-Uni
Tunisie: poursuites judiciaires contre l'opposante Sihem Ben Sédrine
AP | 30.01.2009 | 20:38
Des poursuites judiciaires ont été engagées contre l'opposante et journaliste tunisienne Sihem Ben Sédrine qui a récemment lancé une radio "sans autorisation légale", a-t-on appris vendredi de source gouvernementale à Tunis.
Selon la même source, les poursuites engloberont "toute autre personne" dont l'implication serait révélée par l'enquête. Les autorités reprochent à Mme Ben Sédrine d'avoir exploité un appartement au centre de Tunis pour entamer depuis lundi dernier la diffusion de la station "Radio Kalima" sans avoir obtenu d'autorisation à cet effet.
"Le juge d'instruction en charge de l'affaire s'est rendu sur les lieux où il a saisi les équipements et les instruments servant à la production et la diffusion illégale de la radio", selon un communiqué officiel.
Sihem Ben Sédrine, connue pour ses vives critiques du régime du président Ben Ali, édite un journal en ligne de même nom, mais qui est inaccessible en Tunisie.
Les locaux de la radio sont encerclés depuis le début de ses émissions, selon des sources associatives. Reporters sans frontières (RSF) a condamné "fermement le blocus des locaux de la jeune radio indépendante", une "entrave à la liberté de la presse" qui "traduit la volonté de réduire au silence Kalima". Les autorités tunisiennes accusent de leur côté Sihem Ben Sédrine et l'ancien dirigeant de RSF Robert Ménard "d'acharnement coutumiers et de propagande mensongère" à l'égard de la Tunisie. AP
Des poursuites judiciaires ont été engagées contre l'opposante et journaliste tunisienne Sihem Ben Sédrine qui a récemment lancé une radio "sans autorisation légale", a-t-on appris vendredi de source gouvernementale à Tunis.
Selon la même source, les poursuites engloberont "toute autre personne" dont l'implication serait révélée par l'enquête. Les autorités reprochent à Mme Ben Sédrine d'avoir exploité un appartement au centre de Tunis pour entamer depuis lundi dernier la diffusion de la station "Radio Kalima" sans avoir obtenu d'autorisation à cet effet.
"Le juge d'instruction en charge de l'affaire s'est rendu sur les lieux où il a saisi les équipements et les instruments servant à la production et la diffusion illégale de la radio", selon un communiqué officiel.
Sihem Ben Sédrine, connue pour ses vives critiques du régime du président Ben Ali, édite un journal en ligne de même nom, mais qui est inaccessible en Tunisie.
Les locaux de la radio sont encerclés depuis le début de ses émissions, selon des sources associatives. Reporters sans frontières (RSF) a condamné "fermement le blocus des locaux de la jeune radio indépendante", une "entrave à la liberté de la presse" qui "traduit la volonté de réduire au silence Kalima". Les autorités tunisiennes accusent de leur côté Sihem Ben Sédrine et l'ancien dirigeant de RSF Robert Ménard "d'acharnement coutumiers et de propagande mensongère" à l'égard de la Tunisie. AP
Tunisie: La radio dissidente Kalima est illégale, selon la Tunisie
AFP 29.01.09 | 20h08
Les autorités tunisiennes ont affirmé jeudi que la radio Kalima était illégale et démenti un harcèlement du personnel de la station lancée ces derniers jours sur fréquence satellitaire et internet.
"La soi-disant radio n'a aucune existence légale en Tunisie" et "ses activités sont en violation des lois et des procédures en vigueur dans le pays", a-t-on indiqué de source officielle.
"Les allégations de harcèlement (...) sont dénuées de tout fondement", a-t-on poursuivi de même source, en ajoutant que la promotrice de la station et journaliste dissidente Sichem Bensedrine "ne pouvait se considérer comme étant au-dessus de la loi".
Le Centre de Doha pour la liberté d'information avait dénoncé l'encerclement par la police du siège de la radio à Tunis et demandé aux autorités tunisiennes de "mettre un terme au harcèlement des journalistes" de cette station.
Dans un communiqué publié à Doha, où il a son siège, le centre a indiqué que "le 27 janvier 2009, les locaux de la rédaction à Tunis (de la radio) ont été encerclés par des policiers en civil, empêchant toute personne d'y accéder ou d'en sortir", ajoutant qu'"un collaborateur de la radio a été interpellé et l'un des invités d'une émission agressé".
Cité par le communiqué, Sihem Bensedrine a déclaré que "malgré les nombreuses difficultés que nous rencontrons actuellement pour diffuser et continuer à travailler, nous avons relevé le défi en lançant hier la première heure de programmes".
Cette source officielle tunisienne a accusé Mme Bensedrine et Robert Ménard, dirigeant du Doha Centre, d'être "coutumiers d'acharnement et de propagande mensongère" à l'égard de la Tunisie.
Le Doha Centre avait indiqué que grâce à son soutien financier, la radio pouvait désormais être écoutée sur une fréquence satellitaire et sur internet.
Créé en janvier par le Qatar et Reporters sans frontières (RSF), le "Doha Centre For Media Freedom" est dirigé par Robert Ménard, ancien secrétaire général de RSF.
Source: Tunisnews N° 3174 du 30.01.2009
Les autorités tunisiennes ont affirmé jeudi que la radio Kalima était illégale et démenti un harcèlement du personnel de la station lancée ces derniers jours sur fréquence satellitaire et internet.
"La soi-disant radio n'a aucune existence légale en Tunisie" et "ses activités sont en violation des lois et des procédures en vigueur dans le pays", a-t-on indiqué de source officielle.
"Les allégations de harcèlement (...) sont dénuées de tout fondement", a-t-on poursuivi de même source, en ajoutant que la promotrice de la station et journaliste dissidente Sichem Bensedrine "ne pouvait se considérer comme étant au-dessus de la loi".
Le Centre de Doha pour la liberté d'information avait dénoncé l'encerclement par la police du siège de la radio à Tunis et demandé aux autorités tunisiennes de "mettre un terme au harcèlement des journalistes" de cette station.
Dans un communiqué publié à Doha, où il a son siège, le centre a indiqué que "le 27 janvier 2009, les locaux de la rédaction à Tunis (de la radio) ont été encerclés par des policiers en civil, empêchant toute personne d'y accéder ou d'en sortir", ajoutant qu'"un collaborateur de la radio a été interpellé et l'un des invités d'une émission agressé".
Cité par le communiqué, Sihem Bensedrine a déclaré que "malgré les nombreuses difficultés que nous rencontrons actuellement pour diffuser et continuer à travailler, nous avons relevé le défi en lançant hier la première heure de programmes".
Cette source officielle tunisienne a accusé Mme Bensedrine et Robert Ménard, dirigeant du Doha Centre, d'être "coutumiers d'acharnement et de propagande mensongère" à l'égard de la Tunisie.
Le Doha Centre avait indiqué que grâce à son soutien financier, la radio pouvait désormais être écoutée sur une fréquence satellitaire et sur internet.
Créé en janvier par le Qatar et Reporters sans frontières (RSF), le "Doha Centre For Media Freedom" est dirigé par Robert Ménard, ancien secrétaire général de RSF.
Source: Tunisnews N° 3174 du 30.01.2009
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